Induction, déduction, analogie, intuition

 

 

 

Nous vivons des expériences diverses, dans des cadres multiples. Et pourtant, ces expériences peuvent nous faire vivre certaines constances, parfois à répétition. Les expériences sont différentes mais elles sont pourtant générées, attirées par une même dynamique.

Prenons l’exemple d’une même personne à différentes époques de sa vie dans différentes situations:
– Un garçon, au sein du groupe que constitue sa classe, multiplie les attentions envers les autres, se fait disponible pour toute tâche collective, dans une exagération qui agace progressivement celles et ceux qui en sont bénéficiaires.
– Cet enfant, à son domicile, souffre d’énurésie depuis quelques temps.
– Devenu adulte, il couve sa compagne de cadeaux, … mais la géolocalise en permanence grâce à un petit dispositif technologique …
– Au sein d’un groupe de réflexion, il a préféré claquer la porte avant que, pensait-il, on ne l’invite à le faire.

La constante dans ces situations a trait à la place occupée, celle qui est attribuée par l’environnement, les proches, la partenaire sentimentale, etc., mais aussi celle que l’on occupe, conscient d’être à sa place là où l’on se trouve investi. La répétition de différentes situations peut apparaître comme une stratégie inconsciente de cette personne pour faire advenir à la conscience ce problème. La cause n’étant pas entendue, les expériences se multiplient, s’enchaînent.

Dans cette manière de voir les choses, nous passons du multiple à l’un, du concret à l’abstrait, du factuel au causal. La cause est commune, les conséquences sont multiples en forme. Ce mouvement de la pensée utilisée notamment en astrologie s’appelle induction.
Cela demande de la synthèse, de discerner au milieu d’événements apparemment sans liens une même thématique, une même cause, permettant ainsi d’y apporter non pas une réponse à chaque fait pris séparément, mais une réponse à la cause commune.
Ce mouvement de la pensée pourrait se visualiser ou se dessiner comme vertical, de bas vers le haut, ascendant.

D’autre part, à partir d’une loi générale, d’une théorie donnée, nous pouvons expérimenter cette théorie dans différents domaines, pour différentes applications, partant ainsi de l’unique pour l’expérimenter dans le multiple par les différents champs d’application possibles. La déduction est le mouvement contraire et complémentaire à l’induction. Il peut se symboliser aussi comme vertical mais descendant, cette fois. D’une chose, on peut en déduire plusieurs choses et ainsi de suite.
Ce double mouvement, nous le retrouvons constamment dans l’art astrologique.

Reprenons les quatre situations de l’exemple déjà pris.
La théorie pourrait s’énoncer à peu près comme ceci : lorsqu’une personne, enfant, adulte, peu importe, ne reçoit pas la place qui lui revient au sein d’un environnement, les conséquences se vivent tant sur plan émotionnel qu’au plan physique. Et ces conséquences influencent le comportement de différentes manières.
En classe, le garçon tente de s’assurer une place au sein du groupe en multipliant les attentions, mais à la maison, il vit cela plus intérieurement et … marque son territoire. Plus tard, il peut faire des cystites à répétition par exemple.
Ensuite, adulte, persuadé qu’au sein de la relation sentimentale qu’il entretient, il n’a pas sa place assurée, il tente de l’assurer par les cadeaux d’une part, tout en essayant de confirmer sa conviction que sa place n’est pas légitime ou assurée, et c’est pour cela qu’il s’est procuré un petit gadget. La situation dans le groupe de réflexion relève de la même thématique, mais les attaches et engagements étant moins forts, il préférera devancer les problèmes par la fuite.

L’avantage de l’induction est qu’elle ouvre et fait progresser la connaissance, la conscience. L’avantage de la déduction est qu’elle ouvre et fait progresser le champ d’expérimentations et d’applications. Avec l’induction, nous mettons à jour de nouvelles réalités, de nouvelles lois, avec la déduction de nouvelles applications de celles-ci.
La découverte par l’induction de ces nouvelles réalités, plus abstraites, ne les a pas fait naître. Elles préexistaient à la prise de conscience, elles motivaient l’attraction des différentes expériences. C’est un processus d’élargissement de la conscience qui nous les fait comprendre.

C’est le processus moult fois constaté des « vraies » découvertes:
il s’agit réellement d’un accroissement de la conscience collective par cette expérience individuelle via une découverte, qui ne manquera pas, ultérieurement, d’avoir un débouché dans différents domaines. Le moment de la découverte est toujours fortuit, dû au « hasard ». Un peu comme si le « collectif » délègue à « l’individuel » une prise de conscience, un rendez-vous avec une facette de la réalité, jusque-là non entrevue.

L’induction demande une grande capacité d’observation, une pleine attention aux choses, une liberté intellectuelle, mentale afin de ne se priver d’aucun élément. L’induction est finalement un mouvement très proche de la méditation : une hyper attention sans intention, un relatif silence mental (l’acquis, le passé) et une attitude d’ouverture. Sitôt qu’une intention se glisse dans l’observation, elle vient court-circuiter le processus par le rejet, par le tri, de ce qui ne rentre pas dans le cadre de l’intention donnée, par une influence déterminante sur la chose observée. L’intention est souvent la meilleure manière subtile de se priver des élargissements inopinés de la conscience.

Induction et déduction en astrologie
Grande attention, observation, dans le cadre de l’astrologie, tant des phénomènes humains, psychologiques, de santé, de pensée, etc. que des phénomènes sociaux, politiques, économiques, environnementaux, climatologiques, …
A la base? Une grande attention pour les phénomènes célestes, leur mécanisme, leur rythme. De cette connaissance approfondie résultant de l’observation du ciel, de la « mécanique céleste », nous pouvons comprendre une symbolique, au-delà des mécanismes ou des phénomènes décrits en astronomie.
Et tout l’art de l’astrologue est d’en saisir l’essence pour donner à ce symbole tout son champ d’action dans l’interprétation. Parce que « ce qui est en Haut, est comme ce qui est en Bas ».
Les processus observés (mécaniques célestes) conduisent à l’avènement d’une nouvelle compréhension (loi, cause, …). Le mécanisme n’est plus vu en tant que tel mais en tant qu’expression.
D’où surgit le symbolisme, abstrait, multiple en application. Et ce symbolisme, nous le retrouverons dans les écrits anciens, dans des récits historiques fabuleux, dans les contes, dans les mythologies, en astrologie. Il est utilisé en association avec le mouvement déductif.
Parce que le symbole nous raconte ceci d’en « Haut », qu’en est-il de cela concrètement en « Bas » ?
Le symbole est une prescience ou une synthèse, une intuition fulgurante ou un aboutissement de la pensée synthétique, d’où part ou repart le mouvement de la pensée en mode déductif, et ensuite analogique, etc. Le symbole, dans cette compréhension-ci, fait aller de l’unique au multiple.

L’analogie est omniprésente dans l’art astrologique. C’est le fait de trouver certains points communs entre des choses différentes. Elle est tant utilisée dans l’induction que la déduction. Dans l’induction, c’est le mécanisme même de l’analogie qui accélère le discernement de ce qu’il y a en commun, et dans le processus de la déduction, elle opère aussi, permettant une investigation ciblée des nouveaux champs d’application. Son mouvement pourrait se symboliser cette fois comme horizontal, créant des liens entre choses, de niveaux identiques ou différents.

En astrologie, le clavier symbolique est constitué de planètes, de signes et de maisons et ensuite de toutes les associations entre elles, entre eux. L’analogie y est omniprésente. Entre la nombrologie et l’étude des aspects astrologiques, entre la mythologie et les caractéristiques planétaires, …
Tout est en lien, quantité de choses répondent ou résonnent à de mêmes réalités originelles, répondant à de mêmes lois, et pourtant elles sont bien différentes en aspect comme en finalité.

Reprenons l’exemple de l’énurésie et de la cystite.
L’astrologie médicale considère ces deux pathologies comme découlant d’une même problématique relevant notamment de l’axe Ascendant-Descendant, axe relationnel entre « moi » (l’Ascendant) et « les autres » (le Descendant). La maison de l’Ascendant, dite Maison I, est en analogie avec le Bélier, la maison du Descendant, dite maison VII, en analogie avec la Balance, zone anatomique des reins et du système urinaire. Ces deux maisons sont aussi en analogie respectivement avec Mars et Vénus. Mars, l’affirmation de soi, la défense de son territoire (entre autre) et Vénus, les sentiments, le choix (entre autre également). Des pathologies comme l’énurésie ou la cystite connaissent toujours à l’origine une question d’affirmation de soi et de défense du territoire, de relation perturbée avec l’autre compte tenu d’une affirmation difficile. Pour la cystite, pendant la période d’agression de « l’autre », la paroi de la vessie est atteinte et ce n’est qu’ensuite, après donc cette période, que la réparation s’entame par le biais d’une infection, provoquant les douleurs, et c’est spécifiquement cette période qui est considérée comme la maladie alors qu’il serait juste de la considérer aussi comme une période de réparation. Si cette question d’affirmation de soi est problématique et que cela se passe dans la région de la Vierge, ce seront possiblement des soucis au niveau de la vésicule biliaire qui se produiront, mais pour cet exemple-ci, c’est la région anatomique de l’axe Bélier-Balance qui est touchée.
Le mouvement de pensée de l’analogie nous apparaît bien comme horizontal: une même origine peut connaître des répercussions différentes.
Ainsi, toute la littérature autour du sens des maladies se basent principalement sur cette grille spécifique de l’astrologie, que ces praticien-nes en aient la conscience ou non. Ce clavier astrologique symbolique est bien antérieur aux investigations récentes de la médecine psychosomatique.

 

Enfin, l’intuition. Plus rapide que tout autre mécanisme (réflexion, association de pensées, …) elle s’annonce, mais est bien souvent inaudible au milieu du brouhaha mental, voire du vacarme. Cette intuition est très précieuse, et le fruit d’un dialogue, non ou peu conscient la plupart du temps, entre notre double spirituel et nous-mêmes. Je détaille cela dans un autre article.

En être conscient amène une disposition intérieure, l’intuitivité, un contexte où le mental ne saurait jouer le moindre rôle. Cette intuitivité ou intelligence intuitive sert beaucoup dans le processus des interprétations en astrologie. Rendons-nous compte qu’avec les 12 signes, 12 maisons, 10 planètes, une vingtaine d’aspects possibles, des points fictifs, des progressions symboliques, des transits, etc., les configurations de thèmes amènent à une infinité de constats. L’exhaustivité des commentaires dans une interprétation est une pure illusion, et de surcroît de parfaite inutilité.
Et pourtant, dans une unité de temps et d’espace, dans  » l’ici et maintenant  » d’une préparation de consultation, et dans le déroulement de celle-ci, seules quelques informations sont pertinentes et susciteront probablement, lors de la consultation, l’élargissement attendu de la conscience …
Le mouvement ici n’est ni vertical ni horizontal, mais part du croisement de ces deux lignes, du point central de l’être, de l’espace du cœur, hors champs de réflexion. Il ne répond pas comme les autres à une question de temps, il est fulgurant, il est audible ou il ne l’est pas, mais n’est jamais lié au temps. Sitôt réception faite de l’information intuitive, le mental peut ensuite s’en emparer, abonder dans son sens, comme trouver les arguments mentaux nécessaires pour la crédibiliser ou la décrédibiliser, mais ceci est d’un autre registre . Ne dit-on pas que la première est toujours la bonne ?

 

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